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Dédicaces le 16 Septembre 2017, à partir de 14h.

Au Centre Media Leclerc à Nevers, FRANCE

Dédicaces le 5 Août 2017

FNAC de Nevers,  FRANCE

 

Entrevue faite le 23 octobre 2015 à radio Centre-Ville  Montréal 102,3 FM Émission Arts et Lettres

 Entrevue en 2013 avec Serge-André GUAY pour le magazine de

La Fondation Littéraire Fleur de Lys

  Serge - André Guay  -  Yolande Vinnac

 

 

Tu seras mes yeux, roman, 2013, Yolande Vinnac

 

  Face au Fleuve Saint-Laurent sur l’immense Galerie de l’Auberge , l’auteur du roman “Tu seras mes yeux” semble avoir le regard fuyant vers je ne sais où:

 

Q :  En lisant votre roman, je retrouve ce paysage de l’île d’Orléans que vous semblez tant apprécier. Comment se fait-il que vous vous soyez intéressé au domaine de la non-voyance alors que tout votre regard prend son importance à fixer ainsi le fleuve depuis un bon moment?

 

R : Depuis toujours je me questionne sur le mode de vie des non-voyants. La vision occupe une place tellement importante dans notre quotidien de voyant. J’ai senti la nécessité de prendre contact avec une personne aveugle de naissance (jeune, 14 ans) afin de pénétrer son univers et d’avoir une communication avec le moins de barrières possible. Étrangement j’ai besoin du fleuve pour une mise en contact avec ce monde inconnu. Le fleuve est mon écho. En suivant son flux, ses modulations les mots rejoignent mon esprit ouvert à un langage différent, une “vision” nouvelle de l’autre qui vit hors du visuel. C’est comme si l’immensité venait combler ce vide de lumière. Il me donne l’inspiration recherchée après avoir observé et parlé avec la personne aveugle. J’ai besoin de ce temps, dans la lumière, au bord de l’eau.

 

Q :  En effet vous donnez une place importante à la lumière, aux couleurs, alors qu’un non-voyant vit sans couleur. Pourquoi cet intérêt marqué pour les couleurs dans votre roman?

 

R : La Couleur et la Chromothérapie sont des domaines qui captent mon attention depuis longtemps. Au début j’ai voulu savoir comment l’aveugle distinguait les couleurs. Plusieurs écrits prétendent que les non-voyants ressentent certaines vibrations des couleurs. Avec la jeune fille aveugle, j’ai remarqué que les teintes étaient totalement ignorées à moins de les avoir apprises mais là encore aucune idée du concept de couleur. Plus encore: même les représentations mentales sont inconnues, pas d’image, pas d’imagination. C’est lors des échanges avec cette jeune personne que je me suis rendue compte que je faisais fausse route en abordant les couleurs. J’ai donc décidé d’explorer cet espace du non-visuel. L’intérêt de la rencontre entre deux mondes a pris naturellement naissance.

 

Q : La description détaillée vous paraît-elle plus importante dans ce roman?

 

R : Bien sûr. D’ailleurs lorsque j’ai lu chaque chapitre à la jeune aveugle c’est avec ces détails qu’elle retrouvait ses repères. Elle se “voyait” dans le personnage d’Evelyne et elle réagissait avec émotion. En fait, elle était mon évaluatrice de ce qu’est la réalité d’une jeune fille sans vision. J’ai pris presque 3 ans à écrire ce roman, j’ai dû continuellement préciser, expliquer et toujours insister sur le goût, l’ouïe, le toucher. Elle m’a demandé de faire adapter ce roman en Braille, ce que je souhaite.

 

Q : Comment votre jeune aveugle a-t-elle réagit à votre texte, à votre façon de voir et de décrire les événements du roman.

 

R : Elle a réagit spontanément positivement. Il a fallu gagner sa confiance petit à petit lors des rencontres mais par la suite elle se livrait de plus en plus sans restriction. Le temps et le nombre de rencontres étaient déterminants. Elle a choisi le prénom de l’héroïne. Sa famille aussi a été très accueillante aux nombreuses visites. Après 2 ans d’échange elle a manifesté le désir de devenir écrivaine. Elle a tous les outils en main: ordinateur et imprimante en Braille, ce qui nous permettait de communiquer par courriel. Ce fut un rapprochement, une expérience de vie intéressante pour tous.

 

Q : Pourquoi avoir choisi le roman comme genre littéraire?

 

R : J’adore rêver et le roman me paraît être un style littéraire tout à fait privilégié pour se laisser aller à toutes les illusions ou les rêveries possibles. En même temps j’aime passer des messages et c’est une belle façon de sensibiliser le lecteur au partage d’une pensée, d’une sorte de communication d’informations, de vision personnelle du monde transmise à travers une histoire qui retient l’attention.

 

 

 

 

 

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